Le cerf Sika (cervus sika nippon) est de plus petite taille que le cerf élaphe ; le mâle adulte mesure 0,90cm au garrot, pour une longueur de 1,25 à 1,50m et un poids d’environ 50kg. La biche lui est légèrement inférieure. Le pelage est foncé, roux tacheté en été et gris-brun en hiver, semblable à celui du daim, mais en plus sombre. Le miroir postérieur est très blanc, ainsi que la courte queue. Les bois du mâle sont peu développés ; ils ne dépassent pas 60cm de long et portent 4 andouillers au plus sur chaque merrain.
Voir notre article sur les appeaux de chasse
Vie et mœurs
Originaire du Japon, le cerf Sika a été introduit en France à la fin du XIXième siècle. Le parc de Rambouillet a abrité des animaux, don du Mikado au président Carnot et souche de tous les individus actuellement présents en France. Beaucoup d’entre eux vivent en parc clos. On recense 4 populations de cerfs Sika vivant en liberté dans les forêts de la Hardt en Alsace, d’Armainvilliers en Seine-et-Marne, d’Ubaye dans les Alpes-de-Haute-Provence et dans l’île de Porquerolles. L’effectif serait d’environ 150 têtes (population actuellement en régression).
Le rut a lieu en octobre-novembre avec 2 ou 3 semaines d’écart par rapport au brame du cerf élaphe. L’animal est généralement discret ; il se déplace en silence et se tapit à l’approche de l’homme, à la manière du chevreuil. Il se coule dans les taillis bas et sort rarement en milieu découvert ; son observation est par conséquent difficile. Il cause de nombreux dommages aux plantations (abroutissement, écorçage, frottis). La résistance des cerfs Sika face aux courants apparaît faible, aussi les chiens errants chassant en bande seraient leurs principaux prédateurs. La dispersion des animaux à partir d’un noyau de peuplement s’observe d’abord chez les jeunes mâles, qui quittent la cellule familiale et le territoire de naissance à la recherche de nouvelles implantations en milieu forestier. Ils précèdent ainsi plusieurs années les biches, moins mobiles. Au moment du brame, les biches élaphes peuvent être fécondées par des cerfs Sika déjouant la garde des mâles dominants. La différence de taille entre les partenaires et le décalage des périodes de rut ne constituent nullement un handicap. Diverses observations concordantes montrent que ces hybridations en milieu ouvert sont fertiles. Cela prouverait que cerf élaphe et cerf Sika ne sont qu’une même espèce, dont les populations ont été géographiquement séparées depuis une longue période. Les hybrides se reproduisent soit entre eux, soit avec des partenaires provenant de l’une ou l’autre espèce parentale. La pollution génétique des belles populations de cerfs élaphes qui peuplent nos forêts serait par conséquent un risque certain si des cerfs Sika étaient à nouveau lâchés en milieu ouvert, comme cela a déjà été tenté en divers points du territoire national. Les hybrides de première génération sont éventuellement reconnaissables, par un œil averti, du fait de leur gabarit inférieur au cerf élaphe. Ensuite, la détermination des populations mélangées devient délicate, voir impossible. Seules des mensurations post mortem précises (os longs, mâchoires) permettraient de savoir s’il s’agit d’individus de race pure ou non.
A l’heure actuelle, le risque reste hypothétique, mais l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a jugé utile de faire une mise en garde à ce sujet en 1979. Vouloir enrichir la faune sauvage autochtone bien adaptée aux biotopes par l’introduction d’une espèce allogène entrant en compétition avec les populations locales ressortit d’une démarche non scientifique témoignerait d’une mauvaise gestion de la nature et d’une interprétation erronée du concept de biodiversité.
Ordre : Artiodactyles
Famille : Cervidaé
Genre : Cervus
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