
Discrète, rapide et fascinante, la hase — femelle du lièvre brun — est un animal souvent méconnu du grand public. Pourtant, son comportement, son mode de reproduction unique et son rôle dans l’écosystème méritent largement qu’on s’y attarde. Ce guide complet vous plonge au cœur de la vie de cette créature aussi élégante que mystérieuse.
Identification et caractéristiques de la hase
La hase (Lepus europaeus) est la femelle du lièvre d’Europe, un mammifère appartenant à l’ordre des lagomorphes et à la famille des léporidés. Contrairement au lapin, auquel elle est parfois confondue, elle se distingue par sa silhouette élancée, ses longues pattes arrière et ses grandes oreilles noires à l’extrémité.
Taille, poids et apparence
Les hases mesurent entre 45 et 70 cm pour un poids variant de 2,5 à 6,5 kg, un peu moins que les mâles. Leur pelage brun-fauve avec un ventre blanc leur permet de se fondre aisément dans la végétation.
Caractéristique | Données moyennes chez la hase |
---|---|
Taille | 45 à 70 cm |
Poids | 2,5 à 6,5 kg |
Vitesse maximale | Jusqu’à 70 km/h |
Longueur des oreilles | 9 à 13 cm |
Longueur des bonds | Jusqu’à 3 mètres |
Espérance de vie | 10 à 12 ans |
Territoire et comportement
Animal solitaire, la hase évolue sur un territoire restreint qu’elle marque discrètement. Elle vit principalement dans des milieux ouverts : prairies, landes, lisières de forêts ou cultures agricoles. Crépusculaire et nocturne, elle se repose le jour dans une “forme”, un creux camouflé dans la végétation, qu’elle change régulièrement pour éviter les prédateurs.
Un régime herbivore très efficace
La hase est strictement herbivore. Elle adapte son alimentation aux saisons : jeunes pousses, fleurs, feuilles et graines au printemps et en été, racines et écorces en hiver. Elle possède un système digestif performant basé sur la caecotrophie : elle réingère certaines de ses crottes molles pour en extraire les nutriments restants, avant d’émettre des crottes dures.
Reproduction : une stratégie hors du commun
Période de rut et parade nuptiale
La saison des amours s’étend de janvier à octobre, avec une forte activité au printemps. C’est à ce moment que le comportement de la hase change radicalement. Elle provoque les mâles pour sélectionner les plus résistants, déclenchant des poursuites spectaculaires à travers les champs. Ce comportement, appelé « bouquinage », a inspiré l’expression anglaise « mad as a March hare ».
Gestation, mise bas et levrauts
Après l’accouplement, la gestation dure environ 42 jours. La hase met bas entre 2 et 4 petits, déjà couverts de poils et les yeux ouverts, capables de bouger seuls dès la naissance. Elle les allaite une fois par jour et les laisse ensuite se débrouiller seuls au bout de 3 à 4 semaines.
La superfétation : un phénomène rare chez les mammifères
La hase est l’un des rares animaux à pouvoir être fécondée alors qu’elle est déjà gestante : c’est la superfétation. Elle peut ainsi porter des embryons de stades différents, lui permettant d’enchaîner plusieurs portées par an, parfois jusqu’à cinq. Cette particularité lui offre un avantage évolutif en augmentant rapidement sa descendance.
Une vie semée d’embûches
Prédateurs naturels et menaces humaines
La hase fait face à de nombreux dangers : renards, lynx, rapaces, chiens domestiques, mais aussi chasse, agriculture intensive et urbanisation. La mortalité juvénile est élevée : jusqu’à 50 % des levrauts ne survivent pas jusqu’à l’automne.
Une espèce encore commune mais fragile
Malgré cela, le lièvre d’Europe reste présent sur tout le territoire français. Son statut est actuellement classé en “Préoccupation mineure” par l’UICN, mais les pressions environnementales doivent inciter à la vigilance. Plusieurs plans de gestion ont été mis en place localement pour soutenir les populations.
La hase dans les croyances populaires
Présente dans de nombreuses mythologies, la hase est associée à la fertilité, à la discrétion et au renouveau. Elle est liée à la déesse Éostre chez les Celtes, figure emblématique du printemps, et évoquée par Aristote ou Hérodote pour sa fécondité hors norme. Dans la littérature moderne, elle inspire des personnages comme le lièvre de mars d’ »Alice au pays des merveilles ».
Préserver la hase, c’est protéger la biodiversité
La hase incarne la richesse de la faune sauvage européenne. En comprenant mieux son mode de vie et ses spécificités biologiques, nous participons à sa préservation. Préserver les zones agricoles extensives, réguler la chasse, limiter les pesticides et sensibiliser le public sont autant d’actions nécessaires pour protéger cette espèce emblématique.
[…] il est réputé pour sa ténacité et son incroyable flair, particulièrement utile pour la chasse au lièvre ou au […]