Quelques règles avant le dressage du chien de chasse

Le temps

Le temps ne pardonne pas ce que l’on fait sans lui; quand on dresse un animal il faut avoir une double conscience du temps : l’âge, la maturité de l’animal et la durée minimale nécessaire à l’assimilation des connaissances.

L’âge minimum

On a vu que la réputation de précocité avait pu faire du tort à certaines races. Le fait de voir un chiot extérioriser ses aptitudes naturelles très tôt peut laisser penser qu’il est capable de travailler, rien n’est plus faux. Il n’est apte ni physiquement (les longues journées de chasse sont épuisantes), ni mentalement (il peut difficilement s’imposer en cas de coup dur : un faisan qui piète par exemple).

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La mise en condition de chasse suppose une éducation préalable (l’obéissance de base) qui n’est pas encore faite à 4 ou 5 mois. Pour pouvoir commencer, l’obéissance de base doit être à la hauteur des aptitudes naturelles.

Assimilation des connaissances

Dresser ne consiste pas seulement à aligner des exercices bout à bout, séance après séance. Même s’il apprend vite, le jeune chien ne comprend pas forcément d’emblée ce qu’on lui demande; le fait de réciter une leçon par cœur ne signifie rien en soi.

Seul le temps, le changement de situations, d’environnements permettent d’ancrer cet enseignement. Conséquence concrète : Il est parfois bon de laisser « reposer » un exercice plutôt que de vouloir forcer à tout prix au risque de braquer ou dégoûter le chien

Logique et progressivité

Dresser c’est respecter une certaine logique : aller du connu vers l’inconnu et du simple au compliqué. Le travail d’un chien de chasse peut se résumer à 4 ou 5 mouvements de base, relativement simples : assis, couché ou down, cherche, apporte… ; Un dressage achevé et réussi signifie qu’un exercice simple peut être exécuté dans toutes les situations.

Ceci a des conséquences tout à fait pratiques :

– L’échec est souvent dû à une absence de transition ou à un manque de progressivité dans les situations de dressage et non comme on le croit souvent à une mauvaise volonté du chien.

Prenons l’exemple du «couché » : un jeune chien qui a appris à rester couché dans un endroit désert, à l’abri de toute sollicitation et diversion extérieures ne va pas comprendre que du jour au lendemain on lui demande d’exécuter le même ordre au milieu d’autres animaux.

Pour nous humains, l’ordre et le mouvement sont les mêmes ; pour le chien en cours de dressage, le changement d’environnement et de situation sont plus forts que le commandement.

Tout l’objectif du dressage consiste à faire comprendre qu’un ordre peut et doit être exécuté en toutes circonstances.

On doit considérer le dressage idéal comme une progression en « gigogne » où tout ce qui suit, s’emboîte naturellement dans ce qui précède. En travaillant le rappel, vous préparez le rapport.

De tout ce qui précède, on déduira facilement l’importance d’une éducation de base dont la majeure partie s’effectue ailleurs qu’en situation de chasse. Elle constitue les fondations d’un édifice dont elle détermine l’assise et la solidité.

Adapter les techniques au caractère

Contrairement à ce que l’on croit trop souvent, on ne change pas le fond de caractère d’un chien, on s’y adapte et on l’adapte. On améliore certaines choses et on en masque d’autres, on bonifie ou on gâche, et c’est ce qui fait toute la différence entre un chien utilisable ou non, un bon ou un mauvais dresseur. Si on part du principe que poser un problème permet de faire un grand pas vers la solution, dresser consiste donc à adapter des techniques et une chronologie en fonction des qualités et des défauts de son élève.

Pas de mentor

On dit que le jeune chien de chasse apprend son métier au contact d’un adulte expérimenté. Il faut faire table rase de ce genre d’affirmation. Non seulement cette pratique est inutile, mais elle peut même devenir un handicap qui va se révéler dangereux par la suite.

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En effet, si on observe attentivement l’attitude d’un jeune chien lâché en compagnie d’un mentor en train de travailler, on s’aperçoit très rapidement que c’est d’abord les mouvements de son congénère qui l’intéressent. Il risque alors de le considérer comme un chef de meute et de se soucier beaucoup moins de son maître. Par ce biais on tombe sur 2 travers :

  1. Le chien apprend tout seul ou, tout du moins il n’apprend plus par le canal de son maître et celui-ci va perdre à terme, tout ou partie de son autorité.
  2. Quand on retire le mentor, « l’élève » ne fait plus rien, voire même se trouve complètement désemparé.

Le propriétaire d’un jeune chien s’épargnera donc bien des déboires et des désillusions en laissant cette « méthode » de côté.

Une fois que le dressage du jeune chien sera terminé, rien ne l’empêche de chasser avec son aîné.

Calme, patience et fermeté

Retenez que l’on n’arrive à rien en utilisant certains procédés. On ne hurle pas et on ne frappe pas quand on travaille un chien. Outre le spectacle déplorable qu’ils donnent, cris et coups deviennent rapidement inefficaces dès lors qu’ils se multiplient et qu’ils sont érigés au rang de dressage. Cet engrenage conduit inexorablement à monter d’un cran à chaque fois, alors que dans le même temps, ces procédés ont de moins en moins d’effet.

Mieux vaut garder son calme et son énergie pour hausser le ton au moment opportun. Car le moment où la sanction est appliquée compte autant, voire plus, que son intensité. La réprimande doit être faite à l’instant même de la faute, pas après car il est trop tard. L’exemple le plus frappant est celui du chien qui désobéit en refusant de venir au pied, puis s’exécute enfin au bout de longues minutes et que son maître, excédé, corrige une fois qu’il est au pied.

Cet exemple d’incohérence et d’intervention à contre temps, (le chien doit être sanctionné au moment précis où il fait le contraire de ce qu’on lui demandait) incarne le type de comportement à proscrire. Le chien risque rapidement de ne plus comprendre à ce qu’on attend de lui et surtout, il va perdre toute confiance en son maître. Dans ce cas d’exemple, féliciter le chien même s’il est revenu bien après le commandement. Même si c’est dur pour le maître, car assez énervé par le comportement du chien, c’est en le félicitant d’être revenu au pied qu’il prendra confiance et s’exécutera plus facilement les prochaines fois.

Retenez également qu’un ordre doit toujours être exécuté. Ne laissez jamais votre chien n’en faire qu’à sa tête, c’est le meilleur moyen de le rendre inutilisable. Si vous avez demandé « stop », votre élève doit s’arrêter. Insistez, jusqu’à l’exécution. Quand il obéit, flattez-le. Si tel n’est pas le cas, réprimandez-le ; La patience, n’exclut pas la fermeté.

Vous avez à votre disposition toute une gamme d’intonations en fonction de la faute commise. Dans les cas graves, (donc très rare) corrigez-le, non pas en le frappant, mais soulevez-le en le tenant de part et d’autre du coup et secouez-le fermement pendant quelques secondes. Cette méthode, sans danger et très efficace, impressionne énormément le chien.

Le moral

En travaillant seul, ce qui est souvent le cas quand on dresse son chien, on peut, insensiblement et avec la meilleure volonté du monde, ne pas remarquer certains détails et prendre de mauvaises habitudes.

Seul le regard extérieur d’une personne compétente et expérimentée permet de les détecter. En outre, le changement d’environnement et la présence de personnes étrangères sont profitables au chien.

1 commentaire
  1. […] A la fin de cette période d’éducation, le chien déclaré peut commencer le dressage spécialisé. […]

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